Été 2005. C’est avec ces paroles enlevées, bien senties et cuisinées à la sauce électro-pop qui remuent du cul, qu’une jeune bretonne, Yelle, décide de répliquer aux textes un brin provocateurs du crew hip-hop TTC, dont Cuizinier est un des membres. Mis à disposition sur la page Myspace de Yelle, ce qui n’aurait pu n’être qu’un gag, déclenche un tourbillon digne d’un tsunami. 2000 écoutes en deux jours à peine, des déclarations enflammées venues du monde entier, des propositions de concert arrivées de pays qu’on ne saurait même pas situer sur un planisphère, des offres malhonnêtes des majors du disque (dont Source, label qui a accompagné l’explosion frenchtouch depuis ses débuts) qui ont bien compris qu’elles tiennent là un sacré morceau de chipie, et jolie desurcroît.
Originaire des Côtes d’Armor, où elle vit toujours, fille d’un musicien réputé en Bretagne, Yelle a grandi bercée par la musique. Elle suit des cours de piano, puis de comédie, fait partie de deux groupes qui ne dépasseront jamais le stade des répétitions, mais qu’importe : le virus du micro est là. Il y a cinq ans, lors d’une soirée chamalows, elle fait la connaissance de GrandMarnier, jeune musicien et producteur, qui traîne entre son propre groupe et sa chambre d’étudiant, où il triture des beats sur son ordinateur. Un bidouilleur des machines, qui, malgré une adolescence à écouter à fond du rock, s’est tourné vers l’électronique grâce au parrainage des Beastie Boys, Pour s’amuser l’espiègle Yelle pose sa voix sur les maquettes de GrandMarnier, et le mélange entre les boucles électroniques du garçon et la voix mi-chantée, mi-rappée de la Lolita fonctionne si bien, qu’ils se retrouvent naturellement à composer de l’electro-pop, et en français SVP. Une voix en or est dans la place.
Pour son premier concert à l’automne 2006, Yelle, qui décidément n’a pas froid aux yeux, est accueillie par le Paris Paris, le fief de la branchitude parisienne, qui attend au tournant les rimes acides et les boucles extasiées de la jeune provinciale. Et, fort d’un live plus rock et rentre-dedans, c’est le succès avec un dancefloor entier qui reprend en choeur les paroles de « Je veux te voir », devenu en quelques mois un tube culte des dancefloors à Paris , Londres, New york … Désormais rodée à la scène avec ses collants fluos, la brune qui ne compte pas pour des prunes annonce l’été en beauté avec un premier album où une certaine nostalgie pour l’époque dorée de l’électro-pop frenchie (les Daho, Elli & Jacno, Alain Chamford,Taxi Girl ou Lio) est reliftée avec groove et finesse en une booty-pop mis au profit des états d’âme d’une fille parfaitement à l’aise dans son époque et au caractère bien trempé.
Ainsi « 85A » - à la mélodie très « Banana Split » – est un éloge aux petits seins (« Pamela ne m’a jamais donné confiance en moi de ce côté-là. Heureusement que Jane Birkin a beaucoup plus de classe que ça. »). « Les femmes » évoque avec malice la tentation lesbienne, pendant que « Mon meilleur ami », aux synthés sautillants, est un hymne à la gloire du godemiché (« Tu es tout petit, mon meilleur ami, je t’emmène avec moi partout où je suis. Je te parle comme à un homme doux et sensible, la seule chose qui m’agace est de changer les piles.») Sans nostalgie aucune (« Je chante en français des années 80, je n’aime pas le passé, mais c’était bien quand même » déclare-t-elle dans « Amour du Sol »), Yelle joue la carte d’une féminité décomplexée. Une féminité libérée des carcans castrateurs du féminisme des années 70, qui parle aussi bien de sexe que de jogging, des garçons qui lui tournent la tête que de ses meilleures copines. Yelle, chipie jusqu’au bout des ongles, jouant autant de son espièglerie que de ses clins d’oeils, porte un regard lucide sur le monde qui l’entoure. Jeune et jolie, trublion explosif d’une scène pop française trop formatée, bête de scène au phrasé désormais inimitable, Yelle, du côté de sa Bretagne natale, incarne à elle seule la relève idéale d’un girl power déba rrassée de son agressivité au profit d’un sens de la formule qui fait mouche à tous les coups. Mais surtout d’un second degré et d’une décomplexion salutaire qui la voit reprendre sans ciller, la tête haute, l’anthem 80 « A cause des garçons ». Une cover dont la puissance et l’insouciance pop sentent le tube de l’été à plein nez et le sourire dans les yeux. Allez, tous en choeur : "A cause des garçons, on met des bas nylons, on se crêpe le chignon, à cause des garçons et du qu’en dira-t-on, on pleure sur tous les tons, à cause des garçons…"
Originaire des Côtes d’Armor, où elle vit toujours, fille d’un musicien réputé en Bretagne, Yelle a grandi bercée par la musique. Elle suit des cours de piano, puis de comédie, fait partie de deux groupes qui ne dépasseront jamais le stade des répétitions, mais qu’importe : le virus du micro est là. Il y a cinq ans, lors d’une soirée chamalows, elle fait la connaissance de GrandMarnier, jeune musicien et producteur, qui traîne entre son propre groupe et sa chambre d’étudiant, où il triture des beats sur son ordinateur. Un bidouilleur des machines, qui, malgré une adolescence à écouter à fond du rock, s’est tourné vers l’électronique grâce au parrainage des Beastie Boys, Pour s’amuser l’espiègle Yelle pose sa voix sur les maquettes de GrandMarnier, et le mélange entre les boucles électroniques du garçon et la voix mi-chantée, mi-rappée de la Lolita fonctionne si bien, qu’ils se retrouvent naturellement à composer de l’electro-pop, et en français SVP. Une voix en or est dans la place.
Pour son premier concert à l’automne 2006, Yelle, qui décidément n’a pas froid aux yeux, est accueillie par le Paris Paris, le fief de la branchitude parisienne, qui attend au tournant les rimes acides et les boucles extasiées de la jeune provinciale. Et, fort d’un live plus rock et rentre-dedans, c’est le succès avec un dancefloor entier qui reprend en choeur les paroles de « Je veux te voir », devenu en quelques mois un tube culte des dancefloors à Paris , Londres, New york … Désormais rodée à la scène avec ses collants fluos, la brune qui ne compte pas pour des prunes annonce l’été en beauté avec un premier album où une certaine nostalgie pour l’époque dorée de l’électro-pop frenchie (les Daho, Elli & Jacno, Alain Chamford,Taxi Girl ou Lio) est reliftée avec groove et finesse en une booty-pop mis au profit des états d’âme d’une fille parfaitement à l’aise dans son époque et au caractère bien trempé.
Ainsi « 85A » - à la mélodie très « Banana Split » – est un éloge aux petits seins (« Pamela ne m’a jamais donné confiance en moi de ce côté-là. Heureusement que Jane Birkin a beaucoup plus de classe que ça. »). « Les femmes » évoque avec malice la tentation lesbienne, pendant que « Mon meilleur ami », aux synthés sautillants, est un hymne à la gloire du godemiché (« Tu es tout petit, mon meilleur ami, je t’emmène avec moi partout où je suis. Je te parle comme à un homme doux et sensible, la seule chose qui m’agace est de changer les piles.») Sans nostalgie aucune (« Je chante en français des années 80, je n’aime pas le passé, mais c’était bien quand même » déclare-t-elle dans « Amour du Sol »), Yelle joue la carte d’une féminité décomplexée. Une féminité libérée des carcans castrateurs du féminisme des années 70, qui parle aussi bien de sexe que de jogging, des garçons qui lui tournent la tête que de ses meilleures copines. Yelle, chipie jusqu’au bout des ongles, jouant autant de son espièglerie que de ses clins d’oeils, porte un regard lucide sur le monde qui l’entoure. Jeune et jolie, trublion explosif d’une scène pop française trop formatée, bête de scène au phrasé désormais inimitable, Yelle, du côté de sa Bretagne natale, incarne à elle seule la relève idéale d’un girl power déba rrassée de son agressivité au profit d’un sens de la formule qui fait mouche à tous les coups. Mais surtout d’un second degré et d’une décomplexion salutaire qui la voit reprendre sans ciller, la tête haute, l’anthem 80 « A cause des garçons ». Une cover dont la puissance et l’insouciance pop sentent le tube de l’été à plein nez et le sourire dans les yeux. Allez, tous en choeur : "A cause des garçons, on met des bas nylons, on se crêpe le chignon, à cause des garçons et du qu’en dira-t-on, on pleure sur tous les tons, à cause des garçons…"
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